Le discours de Calais
Bonjour à tous, merci pour votre présence.
Nous sommes ici, à Calais. Devant nous s’étalait la jungle de Calais. Derrière, il y a l’Angleterre. Cet endroit nous rappelle bien des images et bien des tragédies que nous ne voulons plus vivre sur notre sol. J’ai voulu m’exprimer ici pour vous livrer ma vision de l’Europe.
Je viens d’écouter le discours d’Emmanuel Macron. Il a été parfaitement conforme à ce que nous attendions de lui : ce fut le discours de l’acharnement thérapeutique pour une Union qui ne fonctionne plus depuis longtemps. Le discours consciencieux d’un élève de l’ENA, récitant des slogans qui apparaissent aujourd’hui aux Français comme autant de promesses trahies. Il faut entendre les Français, il faut écouter ce qu’ils en pensent, ce qu’ils ont dit lors d’un référendum que nous avons oublié.
Ce fut un discours qui définit Emmanuel Macron comme Président de la République et comme Président de l’Europe. Le discours de l’abdication et le discours d’un Président qui fait mine de diriger un pays qu’il trouve trop petit pour ses ambitions. Je vais donc passer sur le non-discours du non-Président et entrer dans le vif du sujet : la réalité.
L’Europe d’Emmanuel Macron est une Europe sans corps, une Europe sans tête et une Europe sans âme.
Sans corps : elle n’a pas de frontières. Or, ce qui n’a pas de limites, pas de bornes, pas de contenant fixe et ferme, n’existe pas. C’est une Europe théorique et, pour tout dire, fictive.
Sans tête : elle est dirigée par des élites abstraites, impersonnelles, sans la moindre légitimité aux yeux des peuples qui, eux, n’ont rien de théorique, et dont la souffrance est tout sauf fictive. Les Français, par exemple.
Sans âme : c’est une Europe qui arrache ses propres racines, qui efface sa propre Histoire, une Europe qui ne s’identifie en aucune manière à la civilisation dont elle provient.
C’est l’Europe sans la civilisation européenne, et c’est tous les défauts de la bureaucratie française étendus aux dimensions d’un continent. C’est la technocratie à l’état pur enfin débarrassée du peuple. Macron a amplement démontré son dédain pour notre peuple à l’Arc de Triomphe, en affublant le soldat inconnu d’un drapeau européen pour lequel il n’est pas mort.
Emmanuel Macron est le Président de la République française impuissante : ce qu’il vous propose, c’est de l’élire pour transmettre les pouvoirs que vous lui avez donnés, non pas à vous, ni à vos représentants, mais aux technocrates européens.
Moi, ce que je vous propose, c’est de devenir votre Président pour exercer pleinement le pouvoir, pour défendre notre pays, pour vous représenter et pour vous rendre la parole.
J’arrêterai de poursuivre la construction européenne avec fanatisme, en oubliant les intérêts de la France. En Europe aujourd’hui, les Allemands défendent l’Allemagne, les Italiens défendent l’Italie, les Danois défendent le Danemark et la France défend l’Europe.
Emmanuel Macron veut “plus d’Europe” pour notre industrie ? Mais ce sont justement les règles bruxelloises qui ont déchiré nos tissus industriels !
Il veut “plus d’Europe” pour lutter contre le réchauffement climatique ? Mais c’est justement Bruxelles qui a mis pendant des années des bâtons dans les roues du nucléaire français au profit du gaz et du charbon allemand !
Emmanuel Macron rêve d’une armée européenne ? Mais les autres nations du continent ne veulent pas se passer du protectorat américain et nos industriels de défense ne veulent plus se faire piller !
Emmanuel Macron s’en est remis à l’Union Européenne pour affronter les États-Unis et la Chine ? Mais c’est Bruxelles qui nous a mis diplomatiquement à la remorque de Washington et économiquement à la merci de Pékin pour les biens essentiels ! Et c’est encore Bruxelles qui a organisé notre dépendance numérique aux technologies américaine et chinoise !
Emmanuel Macron s’appuie sur l’Union Européenne pour défendre notre culture ? Mais c’est justement Bruxelles qui promeut l’invasion migratoire qui éradique progressivement notre magnifique civilisation européenne et la superbe diversité des peuples qui la composent !
Mon choix de Calais pour répondre à Emmanuel Macron n’est pas anodin : dans l’Histoire, Calais a toujours été une frontière symbolique pour la France, une sentinelle aux avant-postes de la patrie, face aux envahisseurs anglais ou espagnols hier, migrants afghans, pakistanais ou africains aujourd’hui.
Calais est aujourd’hui le symbole d’un double échec : celui de l’Union européenne, et celui d’Emmanuel Macron. L’échec de la protection des Européens, des Français et des Calaisiens.
Depuis plusieurs années, la physionomie de cette ville s’est transformée : les barbelés, les murs, les grillages, la violence et la délinquance, la saleté, la misère et les prix de l’immobilier qui dégringolent, une population désemparée... Et parfois même, la tragédie la plus brutale, la mort atroce de ces migrants qui tentent la dangereuse traversée de la Manche. Ces migrants sont les victimes sacrificielles d’une politique qui préfère alimenter des tragédies en se donnant bonne conscience, au lieu de défendre une fermeté qui sauverait des vies humaines.
J’ai lu, entendu et écouté les témoignages de nombreux Calaisiens qui me parlent depuis des années et me racontent l’enfer quotidien qu’ils vivent, et c’est terrifiant. Aujourd’hui, Emmanuel Macron me rappelle la statue du bourgeois de Calais : robe de bure, tête cendrée, genoux à terre, il tend les clés de la ville à ceux qui veulent nous détruire.
Je veux reprendre les clés ! Nous allons reprendre les clés !
Notre engagement, c’est que la France ne ressemblera plus jamais au Calais abandonné d’aujourd’hui. Notre engagement, c’est que Calais redeviendra la France.
Pour cela, l’affrontement avec les technocrates européens sera inévitable. Leurs lois, leurs dogmes, leurs décisions de justice et leurs politiques ne passeront pas avant notre survie. Pour nous, l’Union Européenne demeure une institution utile quand elle est au service des intérêts des Français mais une chape de plomb à combattre quand elle nuit à la destinée de la nation. Je veux la France dans l’Europe bien sûr, mais je veux la France avant l’Europe !
Quelle est l’Europe que je veux dessiner ?
En attendant une refonte totale des règles européennes sur l’immigration, nous rétablirons la souveraineté de nos frontières. De Calais, à Menton en passant par Roissy et Marseille, nous reprendrons le contrôle des frontières de la France !
Nous réaffirmerons la primauté du droit national sur le droit européen. Le Parlement français et donc le peuple français auront à nouveau toujours le dernier mot.
Par référendum, notre programme aura été approuvé par les Français et personne, ni à la Commission européenne, ni au Conseil européen, ni à la Cour de Justice de l’Union Européenne, non…personne, ne sera en droit de s’opposer à la volonté du peuple Français. Car il en va de la démocratie et même de la survie de notre pays.
Et pour protéger enfin la souveraineté de notre pays, et donc la souveraineté du peuple français, nous mettrons un terme au processus de fédéralisation de l’Union européenne. Il n’y aura plus d’élargissement des compétences de la Commission. Non, la Commission ne peut pas et ne sait pas s’occuper de la santé de nos compatriotes !
Nous ne sacrifierons plus ni notre armée, ni notre industrie, ni notre agriculture au nom d’une chimère. Nous protégerons nos entreprises, nous protégerons nos industriels, nous protégerons nos agriculteurs qui n’en peuvent plus de souffrir au nom du libre-échange. Je veux donc l’arrêt des négociations sur les accords de libre-échange.
Nous voulons que l’énergie nucléaire soit reconnue comme énergie propre de long terme par l’Union européenne. Et nous ne voulons plus d’un Président qui sacrifie cyniquement nos atouts stratégiques.
Nous refuserons tout nouvel élargissement de l’Union. Non, la Turquie n’a pas sa place dans l’Europe ! Elle ne partage ni nos intérêts, ni notre civilisation, car nos racines sont chrétiennes.
Avec moi, le drapeau européen ne pourra plus flotter sans le drapeau français. Le drapeau européen ne remplacera jamais, dans aucun bâtiment, ni aucun cœur de français, le drapeau tricolore.
A moyen terme, nous avons un rêve français pour l’Europe ! Nous voulons une Europe qui respecte chaque nation et chaque peuple, nous voulons une Europe qui revienne à la lettre de ses traités, qui favorise les projets intergouvernementaux. Oui à des coopérations industrielles concrètes, comme dans le spatial ou les nouvelles technologies. Une Europe où les Etats auraient la prééminence et non la Commission. Une Europe au service des peuples, et donc sans bureaucratie et sans fédéralisme.
Dans la réalisation de notre projet, nous aurons de nombreux alliés sur le continent. La France n’est pas seule et elle ne doit pas compter uniquement sur le prétendu couple franco-allemand : nous avons des alliés au Sud et à l’Est du continent. Mais surtout, sans la France, l’Europe n’est rien. Notre défense indépendante, notre contribution nette au budget, notre influence, notre prestige et notre Histoire font de la France la pierre angulaire de la construction européenne. L’Europe ne se fera pas sans nous.
Oui, nous continuerons cette construction, mais si nous le voulons, et uniquement si nous le voulons. Et, si nous le voulons, ce sera avec de nouveaux architectes, de nouveaux plans, de nouveaux objectifs : la défense de l’Europe, de ses peuples, de ses traditions et de ses richesses.
Car l’Europe est si belle ! Car ses peuples sont si grands ! Notre civilisation est irremplaçable. Nous voulons une Europe qui retourne à la source de sa tradition démocratique, une Europe qui respecte sa propre histoire et se fait un devoir de la perpétuer. La France pourra tracer ce grand dessein.
Impossible n’est pas Français, mes amis ! Vive la République, et surtout, vive la France !