Adhésion 2024
JE RENOUVELLE MON ADHÉSION
 

Le discours de Saint-Quentin

Bonjour à tous, bonjour mes amis !

Quelle passion, quel enthousiasme… Quelle joie de vous rencontrer, quel honneur pour moi de vous voir si nombreux, et quelle bonne nouvelle pour la France !

Toute cette ferveur, c’est la saveur du vrai combat politique ! De la fougue, du panache, de l’ardeur, de l’entrain, bref, de la France !

Vous êtes la Reconquête. La Reconquête est une vision, la Reconquête est une mission, mais elle est aussi un immense plaisir. Un plaisir d’être ensemble ce soir à Saint-Quentin ! Un plaisir d’être avec toi, cher Guillaume Peltier, toi qui nous viens des LR que tu as quittés parce que tu n’avais plus confiance en eux. Un plaisir que tu nous rejoignes mon cher Jean Messiha, toi qui nous viens du RN que tu as quitté car tu n’y croyais plus. Un plaisir de te voir ici, Benjamin Cauchy, dans ton département, toi qui nous viens de Debout la France et qui es à nos côtés depuis le début. Vous êtes trois personnalités. Venus de trois horizons politiques différents. Mais vous avez les mêmes idées, la même vision, le même amour pour la France ! Qu’avez-vous fait si loin l’un de l’autre si longtemps ? Merci à vous !

Quel plaisir de vous voir tous prêts à la reconquête, répondant à l’appel de la France. Quel plaisir de voir ces élus qui m’ont chaleureusement accueilli aujourd’hui dans leurs villages. Nous sommes heureux d’être ensemble, mais nous venons parler ensemble d’un sujet grave.

Nous nous rassemblons ici, à Saint-Quentin pour parler d’un sujet important, vital même, celui de l’école.

Mais permettez, avant d’entrer dans le vif du sujet, que je fasse un léger détour par l’Algérie. J’aimerais vous raconter l’histoire d’un petit garçon né au début du siècle dernier, de l’autre côté de la Méditerranée. Un petit garçon orphelin de père à un an, élevé par une mère analphabète. Un tout petit français qui fait ses premiers pas dans une Algérie misérable. Un tout petit garçon qui deviendra un géant des lettres françaises, un intellectuel de très grande valeur, un écrivain hors pair, et qui se hissera de son vivant là-haut, tout là-haut, au sommet de nos gloires littéraires.

Ce garçon – vous l’avez peut-être deviné – s’appelle Albert Camus. En 1957, après avoir reçu le prix Nobel de Littérature, il écrira à son ancien instituteur, monsieur Germain, une lettre entrée dans la légende. La lettre poignante d’un élève devenu un maître, mais qui, toujours, demeure au fond de son cœur infiniment reconnaissant du travail de son professeur, à qui il avoue : « Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j'étais, sans votre enseignement, et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. »

Et je veux vous raconter une autre anecdote au sujet du magnifique destin d’Albert Camus. Il a 11 ans, il vient d’obtenir son certificat d’études, mais s’il veut entrer au collège, il doit se rendre à Alger, la capitale. Sa mère et sa grand-mère, les deux modestes femmes qui l’élèvent seules, n’ont pas les moyens de l’envoyer si loin. Alors, son instituteur, Monsieur Germain, se déplace en personne pour convaincre les deux femmes. A la mère, il dit : “Votre fils est excellent, il ne faut pas qu’il quitte l’école maintenant”. La pauvre femme refuse : elle n’a pas le sou. Monsieur Germain ne renonce pas. A la grand-mère, il dit : “Vous vous en voudrez d’avoir gâché de tels dons, écoutez moi, je vous en supplie !” La grand-mère cède. Albert Camus deviendra Albert Camus.

Son histoire m’a toujours ému, car comme Camus, je fais partie de ces dizaines de milliers de petits Français qui doivent tout à l’école, à leurs instituteurs, à leurs professeurs. Comme lui, je ne suis pas né avec une cuillère en or dans la bouche. Je suis né à Montreuil, en banlieue parisienne.

Ce que j’ai eu dans ma vie, je le dois à l’exigence de ma mère, à l’autorité de mon père, et à la chance que j’ai eue de bénéficier de l’école française quand elle était encore l’école du mérite et de l’excellence.

Certains remarquent aujourd’hui que je fais beaucoup de citations, que j’adore l’Histoire et que j’admire nos grands auteurs : comme mes parents seraient fiers ! Oui, tout cela je le dois à l’école française. Ce magnifique système éducatif qui faisait la fierté de notre pays, mais qui bientôt, si nous ne réagissons pas, fera notre honte.

Voilà la belle histoire d’Albert Camus, en préambule d’une autre, que je suis venu vous raconter aujourd’hui. C’est l’histoire d’un échec, c’est l’histoire d’un gâchis. C’est l’histoire d’une école qui détruit ce qu’elle est censée construire. L’histoire d’une école qui ne transmet plus des savoirs, mais des incapacités, des incompétences et des handicaps, qui abolit l’avenir au lieu de le préparer, qui enterre l’héritage au lieu de le transmettre. C’est l’histoire d’une école qui rabaisse socialement au lieu d’élever. L’histoire d’une école qui n’est plus une école, et qui est même le contraire d’une école. Cette triste histoire est devenue notre Histoire.

Et ce n’est pas un hasard si j’ai choisi Saint-Quentin pour vous présenter ma vision de l’éducation. La glorieuse tradition industrielle de votre région a été sacrifiée sur l’autel du libre-échange par la naïveté de nos élites. Depuis les années 70, les usines ont déménagé, les entreprises ont licencié, les commerces ont fermé, le taux de chômage a explosé. Oui, le vent mauvais de la crise économique a soufflé fort sur votre région et il a failli tout emporter.

Le grand déclassement, dont je sens la hantise partout où je vais, a déferlé sur vous, dans vos vies, dans vos rues, dans vos métiers, jusque dans l’intimité de vos familles. Dans ce contexte dramatique, l’école aurait dû constituer une digue protectrice. Elle aurait dû dire : “Le présent est terrible, mais l’avenir sera beau, car nous préparons pour cette région une nouvelle génération qui remettra debout tout ce qui a été abattu.” Mais elle n’a rien protégé, bien au contraire. Elle a assombri votre ciel. Elle a ajouté du désespoir à vos angoisses. L’école n’a pas seulement failli. Elle a trahi sa vocation.

Qu’attendiez-vous d’elle ? Qu’elle apporte de la lumière à vos enfants, pour les élever au-dessus de la fatalité où la crise vous avait fait tomber. C’est la promesse méritocratique de la France depuis tant d’années ! Vous attendiez de l’école qu’elle donne à vos enfants ce que vous aviez perdu. Qu’elle remplace votre courage épuisé par leur courage naissant. Elle a fait le contraire.

Que s’est-il passé, mes amis, pour que l’école, ce berceau de la réussite française, devienne le celui de la débâcle ?

Je vais vous dire ce qui s’est passé. Depuis des décennies, un mauvais vent a soufflé sur la France. Il a pris le pouvoir. Il a commencé par habiter les cerveaux des intellectuels de gauche, dans les années 60. Puis il a possédé l’Université. Puis, il a essaimé au Ministère de l’Éducation Nationale. Alors, il a pu envahir les lycées, les écoles, et jusqu’aux maternelles.

Ce mauvais vent est la chose la plus dangereuse au monde. Il a un nom étrange, abstrait, comme un masque énigmatique. Ce mauvais vent, mes amis, c’est l’idéologie.

Qu’est-ce que l’idéologie ? C’est une croyance devenue folle, à laquelle adhèrent des millions de personnes. C’est une gigantesque épidémie. Une religion envahissante.

L’idéologie peut prendre mille formes. Socialisme. Communisme. Antifascisme. Antiracisme. Wokisme. Mais peu importe le nom sous lequel elle se présente, elle est toujours la même. C’est une pensée qui ignore le réel et qui estime qu’elle peut le refaçonner à sa guise, qu’elle peut changer l’homme comme elle le souhaite, qu’elle peut faire table rase du passé et de toutes les traditions.

Alors, quand elle prend le pouvoir dans toutes les écoles d’un pays, l’heure est grave. Quelle est cette idéologie qui a tué l’école ? Une idéologie venue du communisme : avec elle, l’objectif de l’école ne doit plus être la transmission des savoirs mais l’égalité. Au nom de cette égalité, on éliminera peu à peu l’instruction, sans comprendre que c’était justement l’instruction qui réduisait les inégalités.

Armés de cette idée folle, les idéologues ont pris le pouvoir sur les méthodes. Ils ont pris le pouvoir sur les programmes. Ils ont pris le pouvoir sur les horaires et sur les calendriers. Ils ont pris le pouvoir sur les matières enseignées, sur les parcours des élèves. Ils ont pris le pouvoir sur les sorties culturelles. Ils ont contraint les professeurs. Ils ont tout détourné, contourné, retourné. Ils ont lavé les cerveaux de nos enfants, anéanti leurs talents, prohibé l’autorité, la discipline, et inscrit le désordre au tableau d’honneur. lls ont érigé l’anarchie en idéal. L’idéologie a voulu faire de l’école une zone de non-civilisation, de non-identité et de non-droit.

Qu’ont-ils fait concrètement ? Depuis les années 60, la gauche tente de détruire une culture française qu’elle juge « bourgeoise », elle veut détruire une méritocratie républicaine qu’elle juge injuste, elle a pour intention claire, nette, officielle, de faire de l’école une machine de guerre idéologique à son service.

Par égalitarisme, ce n’est plus le professeur qui enseigne, mais l’élève qui construit son propre savoir. Ce n’est plus le professeur qui est le centre de gravité de l’école, mais l’enfant. Et, Ministre après Ministre, réforme après réforme, ils ont abaissé et rabaissé encore le niveau d’exigence. On a envoyé le génie national au piquet et on a fait porter un bonnet d’âne aux plus nobles ambitions de la République.

L’école française s’est mise à distribuer les bonnes notes en pagaille, sous les yeux attendris de parents qui n’ont pas tout de suite compris le drame qui se jouait. Le Baccalauréat a progressivement perdu toute valeur, et avec lui, les diplômes du supérieur. Autrefois, le bac était un tout petit peu difficile à décrocher. Désormais, ne pas l’obtenir est quasi-impossible !

Pendant ce temps, à Paris, nos belles âmes de gauche, journalistes ou ministres, n’ont cessé de nous expliquer : “Soyez sans crainte, tout va bien ! Le niveau général monte !”

Tartufferies d’une bourgeoisie parisienne que l’effondrement de l’école ne concernait pas, puisqu’elle avait depuis longtemps placé ses enfants dans les derniers établissements où l’on échappait à cette panique générale.

Mais désormais, « le roi est nu » : nos chers bobos, nos marxistes des beaux quartiers, nos sociologues-caviar et nos pédagogues cinq-étoiles ne peuvent plus traiter de « réactionnaires » ceux qui dénoncent l’effondrement du niveau scolaire. Une à une, les études comparatives ont révélé l’étendue du désastre : la part d’élèves de CM2 réussissant à faire moins de 5 fautes dans une dictée est passée de 31% en 1987 à seulement 5% aujourd’hui. Et en même temps, la part d’élèves faisant plus de 25 fautes est passée de 5% à 20%.

En mathématiques, la chute est encore plus radicale, puisque la part des élèves de CM2 sachant effectuer une addition est passée de 90% à 69% et ceux sachant faire une division de 74% à 47%. Je ne parle même pas du niveau en Histoire, en Géographie, en Lettres Classiques ! La nouvelle génération croit que Notre-Dame de Paris est un dessin animé. Nous privons la nouvelle génération des chefs d’oeuvres les plus essentiels, nous sous-estimons les enfants : chaque enfant de France peut lire et apprécier Victor Hugo. Croyez moi, et faites-en l’expérience dès ce week-end ! Lisez une page des Misérables à votre fille ce soir, et vous verrez qu’elle vous dira : “maman, continue je veux savoir ce qui arrive à Jean Valjean” !

Nos grands manitous du Ministère de l’Éducation Idéologique ont refusé les règles, toutes ! ils ont exclu le par-cœur. Ils ont ridiculisé la dictée. Ils ont méprisé les grands textes.

Les pédagogistes s’imaginent que l’on apprend uniquement ce que l’on comprend. Mais comme disait avec malice le philosophe Michel Serres “Si je n’avais appris dans ma vie que ce que je comprenais, je ne saurais pas grand chose”. Cela peut paraître étrange aujourd’hui, car on a sous-estimé les vertus du par-coeur, qui fixe le savoir dans l’esprit des enfants, qui va ensuite lentement mûrir et qui trouvera sa pleine expression des semaines, des mois et des années plus tard. Vous vous souvenez tous des poèmes que vous avez appris à l’école, si vous avez l’âge d’avoir connu une école de qualité. Quel plaisir de se les réciter, des années plus tard ! Vous ne l’auriez pas cru, à l’époque où vous les appreniez, et pourtant, quelle richesse intérieure pour vous aujourd’hui !

Le “par coeur”, comme le calcul mental, n’étaient pas “bêtes et méchants” : ils permettaient à chacun de se forger les outils nécessaires à l’acquisition du savoir.

Les pédagogistes voulaient favoriser « l’expression de l’élève » ? Mais qu’ont-ils à exprimer lorsqu’on leur a tout enlevé ? Les professeurs le savent bien, demandez-leur, ils m’en parlent tous les jours, que leurs élèves n’expriment plus rien, puisqu’on les a privés des outils qui leur permettaient de penser par eux-mêmes et de formuler ce qu’ils pensent. J’ai lu, tout récemment, les copies d’élèves de Terminale : quelle tristesse ! Quel gâchis ! La France, ce pays où les ouvriers se cotisaient pour acheter les livres de Victor Hugo et les lire ensemble, ce pays où pendant tant d’année chaque français, quelle que soit sa condition, son milieu et ses opinions admirait la culture littéraire par dessus tout !

Mes amis, dans le monde réel, quand on veut qu’un enfant écrive ses propres poèmes, on lui apprend d’abord les règles de l'alexandrin. “Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne…” C’est tellement beau. Quand on veut qu’un enfant prenne goût aux mathématiques, on lui apprend d’abord les règles de l’arithmétique. Quand on veut qu’un enfant s’approprie l’Histoire, on lui en explique la chronologie. C’est ainsi que procède l’humanité depuis des millénaires. Mais les idéologues pensent que tout ce qui nous vient du passé est abject.

Et c’est ainsi qu’en deux générations, nos enfants ont perdu la maîtrise des trois domaines fondamentaux sans lesquels on ne peut vivre dignement : lire, écrire, compter.

Je vois vos mines dépitées, mais soyez rassurés : nos enfants ont acquis d’autres  formes de savoirs ! Ils sont désormais incollables sur l’égalité hommes-femmes, sur les sexualités LGBT, sur l’antiracisme, sur les éoliennes, sur les méfaits des pesticides, sur la lutte contre le populisme, sur les bienfaits de l’immigration ! Ils vous font la leçon si vous dites un mot de travers, ils vous ordonnent de ne plus manger de viande, et gare à vous si vous ne triez pas vos ordures !

Oui, comme moi, tous les parents ont découvert, sidérés, l’évolution du contenu des programmes scolaires de ces dernières années. Nous avons vu l’émergence de ce gloubiboulga idéologique, dernière invention d’une Éducation Nationale déjà ravagée par trente années de pédagogisme.

De la transmission des savoirs au service des élèves, notre Éducation Nationale est passée à leur épanouissement dans l’ignorance. Et à l'échelle du monde, le verdict ne s’est pas fait attendre : de 2000 à 2018, la France a perdu 8 places au classement PISA dans la maîtrise de l’écrit, 12 places en science et 15 places en mathématiques.

C’est bien simple : alors que nous avions été, durant des décennies, les champions dans l’enseignement des mathématiques, la France est désormais l’avant-dernière du classement de l’OCDE. Nous cumulions les médailles Fields en rivalisant avec les Russes, et nous sommes désormais derrière le Kazakhstan à l’échelle mondiale.

Aucun pays au monde ne s’est effondré comme le nôtre ! Ce n’est plus une rétrogradation, ce n’est plus une régression, c’est une humiliation ! Une humiliation pour nous, pour notre fierté, pour l’image que nous avons de la France ! 

Nous ne voulons plus sacrifier le bien-être des professeurs, l’édification de nos enfants et l’espérance de la France. Nous ne voulons plus que les mêmes intellectuels, les mêmes responsables politiques, les mêmes idéologues qui ont saccagé l’école poursuivent leur travail !

Nous voulons le progrès social, nous voulons le mérite, nous voulons la vraie lutte contre les inégalités, celle qui veut les classements, celle qui accepte la sélection, celle qui permet aux élèves de toutes les conditions, et particulièrement aux moins moins gâtés par la naissance, de montrer l’étendue de leur intelligence et de leur travail !

Oui, nous voulons l’effort, nous voulons le mérite, nous voulons le savoir !

L’idéologie a tout gâché et nous allons tout réparer. Mes amis, nous n’aurons pas le droit à l’erreur et nous sommes lucides sur l’ampleur de la tâche phénoménale qui nous attend : cela ne fera pas en un jour, mais nous le ferons. En tant qu’élèves, en tant que parents ou en tant qu’anciens élèves, tous nos concitoyens suivront de près notre action.

Nous allons mettre fin à la triste Histoire de ce ministère, l’histoire d’une longue suite de réformes abandonnées les unes après les autres devant la formidable capacité d’inertie de cet État dans l'État, le plus gros ministère civil de la planète Terre en nombre de fonctionnaires.

Voyez le pauvre Jean-Michel Blanquer, tenu par son administration, corseté par ses pédagogistes, et aujourd’hui noyé dans l’hystérie hypocondriaque de son Gouvernement ! Il fait le contraire de ce qu’il a promis. Nous croyons avoir Jules Ferry, nous avons eu Najat Vallaud-Belkacem.

Comme tous les parents, je suis atterré par le bazar de cette rentrée scolaire, par ces protocoles impraticables imposés dans les crèches, les écoles primaires, les collèges ou les lycées. Si nos élèves étudiaient encore Kafka, ils en auraient ici la plus parfaite illustration : quand la folie bureaucratique française rencontre le Covid, ce n’est plus la raison qui guide les décisions.

Nous assistons médusés à une fuite en avant vers l’absurde, uniquement motivée par l’impérieuse nécessité d’agir pour agir… quitte à faire absolument n’importe quoi, quitte à brasser du vent, quitte à emmerder les Français comme jamais ! Quoi qu’il en coûte !

Dans cette bataille que nous nous apprêtons à mener pour sauver l’école, nous ne céderons pas au chantage et nous ne lâcherons rien ! Qu’ils soient prévenus : nous saurons nous passer d’eux. Nous saurons nous appuyer sur les administrateurs soucieux du bien commun, sur les recteurs conscients de l’état de délabrement de l’école, sur les proviseurs qui pensent à l’avenir de leurs élèves et sur les professeurs attachés au sens véritable de leur mission. Comme ils sont nombreux ! Nous saurons contourner les blocages, car il en va du destin de la France.

Mes amis, voilà des mois que nos équipes préparent notre projet pour l’école, et je veux les saluer pour le travail colossal qui a été abattu.

Pour rendre son prestige à l’école, nous avons d’abord pensé à nos enfants. Ils sont les premiers concernés, et c’est à leur bien-être intellectuel et moral que nous avons pensé en inscrivant notre action sous le signe du mérite.

Nous avons aussi pensé aux nouveaux parents, qui pendant près de 20 ans, vont vivre l’école de leurs enfants par procuration. Constamment à leurs côtés, nous guettons des résultats scolaires qui nous angoissent souvent davantage que les premiers concernés !

En construisant notre projet pour l’école, nous avons aussi pensé aux professeurs, aux instituteurs, aux enseignants, tous ceux qui ont choisi l’enseignement comme une vocation, malgré les bas salaires, malgré le peu de considération, malgré le faible soutien de l’administration, pour une cause plus grande que soi, au service des autres.

Enfin, nous avons pensé à la France, dont la destinée sera intimement mêlée à celle de l’éducation des prochaines générations.

Pour nos enfants, nous avons une priorité simple : d’ailleurs elle n’est pas éloignée de celle que le ministre Jean-Michel Blanquer avait annoncée à son arrivée au Ministère. Celle qu’il n’a jamais mise en œuvre depuis 5 ans : tout miser sur l’enseignement des savoirs fondamentaux : lire, écrire, compter, le tout validé par un certificat de fin d’études à la fin de l’école primaire. Car ces savoirs ne sont pas seulement fondamentaux pour faire des études ou pour le monde du travail : ils sont tout simplement fondamentaux pour la vie !

Notre responsabilité d’adulte, c’est de tout faire pour permettre à chaque enfant d’acquérir l’autonomie intellectuelle qui le forgera.

C’est pourquoi nous supprimerons le collège unique. Au nom de l’égalité, le collège unique a voulu mettre dans la même classe des élèves forts et des élèves faibles pour que les uns et les autres progressent ensemble. L’ennemie était la discrimination selon le niveau. Le résultat : les forts sont devenus moins forts, les faibles n’ont pas progressé. Nous devons donc rétablir des classes de niveau homogènes, pour que les forts deviennent plus toujours forts et que les élèves plus faibles progressent à leur rythme et avec des méthodes adaptées.

Nous proposerons un enseignement adapté à chaque enfant, avec notamment des filières professionnelles proposées dès 14 ans. C’est de cette manière que les enfants, quels que soient leurs talents ou leurs inclinaisons, pourront, le plus tôt possible, laisser parler leur excellence.

Au lycée, nos élèves doivent aussi pouvoir accéder à des filières claires et ne plus se noyer dans la réforme Blanquer et ses matières à la carte, qui varient d’un élève à l’autre et qui nourrissent les inégalités aléatoires. Nous rétablirons donc les trois filières « économiques », « littéraires » et « scientifiques ». Nous voulons des classes d’excellence littéraires et scientifiques !

Car, la plus belle promesse qu’on puisse faire aux élèves, c’est la promesse de l’exigence. C’est s’engager à leur donner les moyens de démontrer concrètement toute l’étendue de leur travail, de leur intelligence, et de leur persévérance.

Je veux que les élèves les plus travailleurs puissent se distinguer.

Je veux que les élèves qui s’en donnent les moyens puissent montrer leur différence.

Je veux que le mérite soit le seul critère de sélection de l’ensemble de notre système éducatif !

Pour cela, nous referons du Baccalauréat un grand examen national !

Compétition, discipline et notation : c’est ainsi que les élèves les plus travailleurs, et notamment ceux issus des milieux les moins favorisés, pourront montrer de quoi ils sont capables. Quand j’étais deuxième de ma classe, ma mère se moquait de moi en me surnommant Poulidor - pour les plus jeunes d’entre vous, Poulidor c’était ce cycliste qui arrivait toujours deuxième au Tour de France. Oui, elle se moquait de moi et rassurez-vous, je n’ai jamais été traumatisé ! Au contraire, elle me poussait à exiger toujours plus de moi-même, et comme elle a bien fait ! Comme je la remercie !

Oui je le répète : respecter les enfants, c’est être exigeant, car être exigeant, c’est leur montrer que nous croyons en eux.

Les racines de l’éducation sont amères, mais ses fruits sont doux” écrivait Aristote : offrons à nos enfants les conditions de leur succès, et ils dépasseront leurs aînés !

Les parents justement : je pense à eux, ces oubliés de toutes les politiques éducatives entreprises en France ces cinquante dernières années. Je ne veux pas qu’ils fassent la loi à la place des professeurs, je ne veux pas qu’ils les harcèlent, je veux que les pères et les mères de chaque Français puissent être rassurés sur le contenu politique et idéologique des cours imposés à leurs enfants. Il n’est pas normal que des parents doivent scruter les manuels scolaires et les cours de leurs enfants pour détecter la propagande LGBT ou antiraciste injectée dans leurs cerveaux ! L’école n’est pas un centre de rééducation, et nos enfants ne sont pas les cobayes de toutes les expériences sociétales de la gauche !

Il y a quelques jours, l’association « SOS Méditerranée » se félicitait d’avoir – je cite – « rencontré plus de 50 000 élèves depuis 2015 » pour présenter ses actions auprès des migrants. Désolé, mais ce n’est pas à l’école de servir de propagande pour les complices des passeurs, des mafias et de la gauche immigrationiste !

Depuis des années, tous nos gouvernements refusent de prendre les mesures qui s’imposent contre l’intrusion de ces associations dans les écoles. Dès 2022, dès le premier jour, je vous le promets, nous interdirons purement et simplement toutes ces interventions idéologiques dans l’enceinte des établissements scolaires. 

Pour moi les choses sont claires : l’école doit être un sanctuaire, les professeurs ne doivent pas être remplacés par des commissaires politiques.

Et tous ces enseignants qui sont trop souvent insultés, menacés, molestés par les élèves et méprisés par les familles, Emmanuel Macron n’a rien fait pour eux. Rien fait pour assurer leur sécurité. Rien fait pour les rassurer. Rien fait pour rétablir l’ordre et leur permettre d’exercer leur travail conformément à leur vocation.

Toutes les semaines, je reçois du courrier de ces professeurs, je les rencontre. Ils me racontent aller au travail la boule ventre : ils ont peur de se présenter devant certaines classes devenues des jungles, et de faire cours sur certains thèmes devenus épidermiques pour certains de leurs élèves, comme la laïcité et la Shoah.

Comment pouvons-nous accepter que certains ne respectent pas la minute de silence à la mémoire de Samuel Paty ? Combien de temps encore accepterons-nous de visionner, médusés, les vidéos de violence envers les professeurs qui tournent sur internet ?

Rétablir l’école, c’est rétablir l’ordre : nous transformerons les CPE en Surveillant Généraux. Je veux que les Surveillants Généraux se consacrent exclusivement au maintien de la discipline dans l’enceinte des établissements, car il y a fort à faire !

Et pour les élèves les plus violents, nous mettrons sur pied des internats de réinsertion, afin de libérer les établissements scolaires classiques de ces cas difficiles et de protéger les enseignants.

Les perturbateurs ne doivent plus empêcher les autres d’apprendre. Ils ne doivent plus ridiculiser ou menacer ceux qui veulent faire des efforts pour s’en sortir.

Nous suspendrons les allocations familiales pour les élèves perturbateurs ou gravement absentéistes. Oui, il faut responsabiliser les parents ! Les parents ne peuvent pas se défausser sur l’école pour éduquer leurs enfants. Cette mesure, j’en suis sûr, les poussera tellement à rétablir l’ordre dans leur famille, que nous aurons enfin la paix dans les écoles !

Protéger les enseignants, c’est les laisser exercer leur métier. Les enseignants aiment leur discipline, c’est pour elle qu’ils ont choisi d’enseigner. Ce qu’ils veulent, c’est pouvoir l’enseigner, pouvoir transmettre ce qu’ils savent aux enfants.   

Protéger les enseignants, c’est aussi restaurer leur statut. Nous développerons des primes et favoriserons les avancements au mérite, mais en contrepartie, les concours de recrutement et les formations seront beaucoup plus exigeants. Car j’ai une certitude : pour que nos professeurs soient incontestés, il faut que leur niveau dans leurs disciplines soit indiscutable.

Et encore aujourd’hui, certains jeunes professeurs sont nommés, faute de candidatures, alors que leurs résultats aux concours ne sont pas satisfaisants. Pour sortir de cette situation absurde, je veux rendre la carrière de professeur plus attractive, mais beaucoup plus exigeante.

Nous avons parlé des élèves, nous avons parlé des parents, nous avons parlé des professeurs. Mais nous n’avons pas encore parlé d’une chose essentielle : le sort de la France.

Le destin d’un pays dépend de l’éducation de son peuple. Mes amis, nous sommes à la croisée des chemins : si nous voulons assurer la prospérité, la sécurité et l’identité des prochaines générations, tout se joue maintenant, chez nos enfants.

Pour participer au puissant effort de réindustrialisation que nous voulons pour notre pays, je veux restaurer l’attractivité des filières scientifiques et mathématiques. Pour cela, nous rétablirons les méthodes qui étaient celles de la France jusqu’aux années 1970, qui conjuguaient savoir théorique et compréhension pratique du monde qui nous entoure. Ce sont ces méthodes qui sont aujourd’hui utilisées avec succès dans les pays asiatiques. Ce sont celles qui ont fait notre succès dans le passé et celles qui feront notre succès demain !

Pour notre réindustrialisation nous aurons aussi et surtout besoin de filières professionnelles, d’apprentissage et d’alternance de haut niveau. L’enseignement professionnel passe actuellement pour une « voie de garage ».

Je veux faire de l’apprentissage une voie d’excellence avec son propre prestige et ses propres débouchés. Oui, les parents peuvent être fiers de leur enfant qui est technicien dans le nucléaire, qui est menuisier, horloger, plombier et qui ne sera jamais au chômage, qui gagnera fièrement sa vie sans jamais rien demander !

Enfin et pour finir, la défense de l’école française, c’est aussi une défense de la civilisation française. La défense d’un art de vivre, d’une façon de parler et d’écrire, une manière de penser. La défense d’une liberté intérieure, d’une exigence de l’esprit, de l’humour et de la galanterie. Un goût particulier pour le Bien, le vrai et  le beau.

Dans sa dernière lettre, Saint-Exupéry écrivait “La civilisation, c’est un lien invisible, parce qu’elle porte non sur les choses mais sur les invisibles liens qui les nouent l’une à l’autre.” Ces liens, c’est l’éducation qui les tisse, et là réside notre devoir, vis-à-vis de nos enfants. Partager notre civilisation, c’est permettre à tous les Français de retrouver une culture commune, des héros communs : connaitre les mêmes chansons, avoir lu les mêmes classiques, connaitre les mêmes expressions, les mêmes proverbes, avoir vu des films communs… Bref, retrouver la base pour la vie en commun ! Je ne parle pas uniquement des enfants de l’immigration, je parle de tous les Français : l’école doit refaire des Français !

Transmission et assimilation : L’école doit pouvoir confier aux prochaines générations le précieux legs de notre civilisation, comme le trésor de la lente sédimentation du temps et du génie des hommes.

Cela passe par l’apprentissage du français évidemment, car plus la maîtrise de la langue est riche, plus le réel s’ouvre à nous avec ses nuances, ses subtilités et ses éclairs de génie. Cela passe aussi par un retour de l’enseignement du grec ou du latin, dont la quasi-disparition de notre système scolaire est une honte absolue.

Une fois au pouvoir, nous permettrons aux élèves d’accéder réellement à ces trésors culturels qui sont le socle de nos philosophies, de nos droits, de nos religions et de nos mythes fondateurs.

Mais la civilisation française n’est pas désincarnée : ce sont des paysages, des fleuves, des villes, des régions, des accents, des peuples, des traditions qui font vivre l’âme de la France depuis mille ans. Assimiler et transmettre, c’est raconter cette civilisation vivante, c’est raconter aux petits Français où et comment vivent d’autres français.

Car l’enseignement, notamment quand il s’adresse aux plus jeunes, doit sortir de cette manie de l’abstraction qui sépare le savoir du monde sensible. Dans son merveilleux ouvrage sur l’enracinement, la Philosophe Simone Weil rappelle l’importance de faire le lien entre la salle de classe et le monde de la nature : “On croit couramment¸qu’un élève de l’école primaire, en sait plus que Pythagore parce qu’il répète docilement que la Terre tourne autour du Soleil. Mais en fait, il ne regarde plus les étoiles. Et le Soleil dont on lui parle en classe n’a plus aucun rapport avec celui qu’il voit dans le ciel".

Oui, notre vision de l’enseignement, c’est la discipline, le par-cœur, l’acquisition des fondamentaux et le mérite. Mais tout ceci est tellement vain sans toucher la sensibilité des enfants : c’est par la poésie, par la musique, par l’histoire de l’art que nous saurons leur faire toucher du doigt la vraie culture, que nous pourrons leur permettre d’aiguiser leurs cerveaux aux grandes idées.

Sauvons nos enfants du rap par Debussy, sauvons nos enfants des séries abrutissantes par le cinéma, sauvons nos enfants de l’agitation contemporaine par les trésors de la littérature française.  

Il ne faut pas entretenir nos enfants dans leur médiocrité, mais bien les extraire de la sous-culture mondialisée qui veut faire d’eux de parfaits consommateurs domestiqués. Ce combat-là, c’est aussi défendre une certaine idée de la civilisation française !

Une défense de la civilisation qui passe aussi par son Histoire, dont les épisodes glorieux doivent remplir les yeux de nos enfants de fierté, car connaître la France, c’est commencer à l’aimer. On s’est beaucoup moqué de l’Histoire enseignée comme un récit, comme on le faisait autrefois : nos pédagogistes de gauche lui reprochaient son lyrisme, son manque de scientificité, ou pire, ses accents patriotes ! Mais tous ces “sachants” sont surtout des idiots qui confondent colloques d’historiens et salles de classe : c’est précisément en donnant du coeur et de la vie au récit qu’on passionne les enfants, qu’on leur donne goût à la France et goût à l’Histoire. Car l’Histoire libère de la plus terrible des prisons : la frénésie du présent, l’hystérie de la mémoire qui enferme dans sa communauté au lieu de projeter vers la France.

Enfin, défendre la civilisation française, c’est être intraitable sur notre tradition de laïcité pour laquelle Samuel Paty a perdu la vie et que jamais, j’en fais le serment, nous n’abandonnerons !

Car en assurant la transmission de notre civilisation, l’école se prépare à rebâtir aussi une fraternité française aujourd’hui fracturée et que je veux réparer. Car en refaisant une école du mérite, nous préparons notre prospérité et en refaisant une école française, nous assurerons la paix civile.

Mes amis, désormais, les choses sont claires : nous avons un cap, nous avons des objectifs, nous avons une méthode. À nous de rallier un maximum de Français à notre belle et noble cause : rendre à l’école de la République tout ce qu’elle nous a donné et, en la sauvant, sauver la France.

Devant nous se hisseront les corporatismes, les blocages, les habitudes et l’inertie. Mais nous continueront tant que la France n’aura pas retrouvé le rang qui est le sien, tant que la France ne sera pas de retour parmi les premiers rôles de l’Histoire et tant que notre école ne sera pas à la hauteur du génie français.

Nous avons un pays à rebâtir, une école à redresser, un avenir à reconstruire. Pour nos enfants et pour la France de demain, pour faire honneur à la France de nos parents et pour que, face aux périls qui nous attendent, nous ne fassions qu’un, nous entamons la Reconquête ! Vous êtes la Reconquête !

Debout peuple français ! Apprenons à vaincre l’idéologie ! Apprenons à convaincre ! Apprenons aux Français à espérer !

Vive l’école, vivent les professeurs, vivent les parents, vivent les élèves, vive la République et surtout, vive la France !